Projection de film
Le citoyen Pierre Chaulet
Réalisateur : Said Mehdaoui
Présentation d’ouvrage et vente dédicace
L’absente
Meriem Guemache
Dix nouvelles. Des histoires courtes qui parlent de nous, de nos travers, de notre époque et parfois du passé. Dans Virus horribilis, retour sur un satané virus qui a fait la pluie et le beau temps pendant 2 ans. Cicatrice nucléaire ravive la mémoire de Reggane autour de Gamra, Saâd et Michel. L’absente, inverse les rôles entre une fille et sa mère, atteinte d’Alzheimer. La lavandière entraine le lecteur dans un quartier populaire d’Alger où se noue une histoire d’amour à la ‘Omar Gatlato’. La mer à boire traverse la méditerranée pour tenter d’atteindre un Eldorado fantasmé. Momento Mori, est une allégorie cynique de la mort. La voix s’échappe de l’antenne pour nourrir des illusions. Le tout raconté dans un style fluide, enrichi d’expressions populaires algériennes et mâtiné d’un brin d’humour.
Meriem Guemache :
Née à El Biar, Meriem Guemache a suivi des études de lettres anglaises à l’Université d’Alger. Depuis 1989, elle anime et produit des émissions culturelles à la Radio chaîne III, d’expression française. En parallèle, elle a collaboré dans plusieurs titres de la presse écrite ainsi que dans des magazines. En 2017 paraît son premier livre destiné aux enfants : Lotfi à la Casbah d’Alger. Il sera suivi en 2018 de Lotfi au palais de Khedaoudj El Amia, et en 2019, de Lotfi au Mausolée Royal de Maurétanie (Casbah Editions). En 2018, Meriem Guemache publie son premier recueil de nouvelles intitulé ‘La demoiselle du métro’. Elle enchaîne l’année suivante avec ‘Un jour tu comprendras’, une biographie romancée consacrée à Fadhma Aïth Mansour Amrouche. En 2021, l’autrice revient avec un roman : Zelda (Casbah Editions).
Sur les pas de Saint Augustin
Sabah Ferdi et Nacéra Benseddik
18h00 - Table ronde
Architecture suisse à Alger énergie et environnement
Modérateur : Mourad Bouzar, architecte et historien de l’art
Intervenants : Mohamed Larbi Merhoum (architecte) ; Thomas Padmanabhan (architecte) ; Olivier Luetjens (architecte) ; Florian Bischoff (architecte de jardin) ; Akli Amrouche (architecte) et Halim
Faidi (architecte, urbaniste)
16h30 - Visite guidée des sites de l’Ambassade de Suisse
Inscription à l’adresse e-mail : alger.architectes@eda.admin.ch (places limitées)
Éléments d’histoire de l'urbanisme algérien
Tewfik Guerroudj, Architecte-urbaniste
Présentation d’ouvrage et vente dédicace
Les Gens du Peuplier
Arezki Metref
Dans son dernier roman, intitulé "Les gens du peuplier", l'écrivain, cinéaste et journaliste Arezki Metref, continue de triturer la chronologie des souvenirs et de livrer, avec un regard d'enfant, des lieux communs d'une mémoire collective algérienne très contemporaine, prolongés par une Success-Story improbable, sortie de l'imaginaire d'un cinéphile assidu.
Publié récemment aux éditions Casbah, ce roman de 233 pages reconstitue principalement la vie d'une partie des Algériens, entre 1958 et le recouvrement de l'indépendance, avant de construire, sur ce capital, une suite dans des studios hollywoodiens.
L'auteur relate l'histoire de Boubekeur Atamar fraichement arrivé dans cette cité en 1958, à l'âge de six ans, et qui se retrouve scolarisé dans un établissement partagé à parts égales avec les soldats de l'armée coloniale. Une situation des plus inhabituelle qui va nourrir l'imaginaire des enfants de la cité, qui vont, chacun à sa manière s'inscrire dans une résistance à l'ordre établi.
Dans cette école, refuser de se plier aux injonctions des militaires était perçues comme un acte héroïque digne des Moudjahidine, alors qu'exécuter les corvées imposées par les soldats était proche de l'acte de trahison pour ces enfants.
La cité du Peuplier est également un livre ouvert sur une période de l'histoire de l'Algérie du temps de la colonisation, à travers les petits récits de chacune des familles, comme celle de Boubekeur Atamar, dont le père a perdu femme et enfants dans des bombardements de représailles aux manifestations du 8 mai 1945. Par le prisme d'une nouvelle famille arrivée à la cité, l'auteur propose également aux lecteurs de plonger, à travers le destin de Aïcha et de sa famille, dans la condition des algériens dans les fermes des colons, avant et après le déclenchement de la guerre de libération nationale.
Après une succession de personnages drôles et attachants, et d'anecdotes souvent liées au monde du 7e Art, Boubekeur Atamar se retrouve boursier dans une école de cinéma en ex Union soviétique, s'installe un moment en France, avant d'atterrir dans un studios hollywoodiens en tant que script. Ses origines, sa culture, ses lectures et son imaginaire façonné par les histoires de Zampano, de Omar, le "Homère" de la cité des peuplier, du boucher philosophe Bouftika, et par les milliers d'heures passées devant le grand écran, vont lui faire connaître une gloire dont il n'a jamais osé rêver.
Journaliste, écrivain, dramaturge et documentariste, Arezki Metref a publié son premier roman "Quartiers consignés" en 1996, suivi de "Douar, une saison en exil" (2006), de "Roman de Kabylie" (2010) et de "Rue de la nuit" (2020) dont l'univers et certains personnages se retrouve dans cette dernière œuvre.
En plus de plusieurs recueils de poésie, il a également a également écrit plusieurs pièces de théâtre dont "Priorité au basilic" (1997), "L'amphore" (2002) ou encore "L'agonie du sablier" (2003).
En tant que réalisateur, Arezki Metref a signé le documentaire "At Yani, paroles d'argent" en 2013, le reportage "Le plateau de la pluie", ainsi que le documentaire "Une journée au Soleil" sorti en 2018.
Source : Algeria Press Service
La création de laboratoires de conservation à travers le monde
pour une application rationnelle en Algérie
Aïda Menouer
Depuis les années 1960, la pratique de la conservation a évolué de manière inégale dans le monde. Lorsqu'ils sont confrontés à la nécessité d'un examen scientifique, les milieux de la conservation-restauration ont un accès disparate aux technologies et à l'expertise nécessaires. Les programmes de coopération pour le développement ont offert des possibilités de combler les lacunes en matière de capacité et d'accessibilité à l'équipement. L'objectif de cette étude est d'identifier les conditions préalables nécessaires à l'établissement de laboratoires de conservation durables et de vérifier si les mêmes besoins en équipement de conservation sont répandus à l'échelle mondiale. Les résultats de la recherche permettent de valider la mise en place d'un éventuel laboratoire en Algérie.
Le plan de la thèse aborde dans une première partie l'évolution historique de la discipline de la conservation-restauration, son processus de professionnalisation et ses liens avec la science et
la technologie. Cette évolution est mise en contraste avec les différentes structures organisationnelles qui ont évolué aujourd'hui, comme présenté dans la deuxième partie. La troisième partie
introduit des études de cas de laboratoires de conservation du nord de la Méditerranée (Espagne, France, Italie), qui sont comparées aux résultats d'une enquête internationale en ligne portant
sur l'instrumentation scientifique et l'utilisation de l'équipement. Les résultats de la recherche et un résumé des données
recueillies sont présentés dans une quatrième et dernière partie conclusive et globale. En outre, les considérations de durabilité dans l'utilisation de l'instrumentation scientifique et les
témoignages d'expériences réelles sont discutés avant de conclure par une étude de faisabilité pour l'éventuelle
implantation d'un laboratoire en Algérie. Les outils et méthodes de recherche utilisés comprennent une revue de la littérature et une consultation des archives, des visites sur le terrain, des
entretiens, une enquête en ligne et une analyse critique d'études de cas de coopération internationale.
En explorant les concepts de durabilité et de pérennité, les résultats de cette recherche fournissent des orientations sur la façon dont un lieu de travail de conservation-restauration
standardisé et dynamique peut être maintenu, en particulier lorsqu'il est confronté à des technologies obsolètes et au manque de ressources humaines. Le retour d'information du terrain a mis en
évidence les meilleures pratiques ainsi que les initiatives moins réussies et fournit des stratégies alternatives qui ont été développées pour contrer le problème de l'accessibilité à
l'équipement. L'étude de faisabilité pour l'Algérie conclut que le pays traverse actuellement une phase critique pour le développement de l'activité de conservation-restauration, mais qu'il
manque encore des éléments essentiels pour sa pleine réalisation. Cependant, la création d'un laboratoire national central de conservation pourrait contribuer à favoriser le processus de
professionnalisation en Algérie.
Thèse soutenue publiquement en ligne le 27 septembre, 2022. 10:00 CEST
La poésie entre paroles et images
Rencontre autour du recueil « Autres débâcles » de Mohamed Mahiout
Exposition commentée par l'auteur du projet photographique « Seing sur Terre »
Modération de Fella Menhoudj et Mohamed Mahiout
Mohamed Mahiout est poète et photographe. Né à Alger, il y a grandi et entamé des études de littérature avant de les poursuivre en France. Artiste voyageur, traducteur mais également musicien, ses œuvres sont le produit de ses voyages, sa sensibilité hors pair pour les arts et son regard profond porté sur les êtres et les choses. Son talent le positionne parmi les nouvelles voix (regards) de la scène littéraire et artistique algérienne contemporaine.
Son recueil de poésie Autres débâcles est paru aux éditions Aden (Paris, 2021). Cet ouvrage où se conjuguent quête mystique et « re-nouvellement » poétique a été salué par la presse et s'est distingué lors de manifestations culturelles et académiques en Algérie, en France, au Canada, en Mongolie et dans d'autre pays où quelques textes ont été traduits. Il a également fait l’objet d’un article que l’on peut lire dans la prestigieuse revue littéraire Europe (n° Al-Andalus 1133-1134 septembre-octobre2023).
A cette voix distincte se greffe un regard très particulier qui a donné naissance à un projet photographique : Seing sur Terre. Né de ses voyages à travers les cinq continents, Seing sur Terre se veut être à la fois une observation mais aussi un témoignage que le photographe livre à travers une série de clichés où l’on peut voir « la signature » de l’Homme sur la planète Terre.
Dans les œuvres artistiques de Mohamed Mahiout, la poésie constitue un pivot central. L’image tantôt poétique, tantôt poétisée se décline ainsi via des mots, des sonorités, des formes et des couleurs pour aller en quête d’une expression qui se veut unique mais « universelle » et ce, en puisant dans diverses traditions littéraires, musicales, philosophiques etc et en voyageant à travers les langues et les espaces.
HALTES ROMANESQUES (conférence présentation, suivie d’une vente dédicace de ses ouvrages La fontaine de Sidi-Hassan, Elias, Les Dupes)
Ahmed Benzelikha
Présentation du livre "Fernand Pouillon le téméraire éclectique", paru aux éditions actes sud
L'ambition de cet ouvrage est de fournir un nouvel éclairage sur l'œuvre immense de l'architecte Fernand Pouillon, en France et en Algérie, en la réinterrogeant en fonction des problématiques contemporaines : intérêt pour l'architecture vernaculaire et durable, pour les matériaux naturels ou locaux, pour la façon d'habiter les logements. [source éditeur]
Présentation d’ouvrage "Alger Casablanca, Tunis. Quand le plurilinguisme s'écrit dans les métropoles du Maghreb"
Dalila Morsly et Nabila Bestandji
Alger Casablanca, Tunis. Quand le plurilinguisme s'écrit dans les métropoles du Maghreb, est paru récemment en France aux éditions Lambert-Lucas.
Dalila Morsly est co-directrice de l'ouvrage avec Foued Laroussi pour Tunis et Abdelouahed Mabrour pour Casablaca. Pour chaque ville ils ont réuni plusieurs contributeurs.
Les intervenantes : Nabila Bestandji professeur en sciences du langage et sociolinguistique, Alger 2 et Dalila Morsly, professeur émérite en sciences du langage et sociolinguistique
Entre raison et déraison, l’enfermement au masculin dans Tombeza de Rachid Mimouni et Zabor ou les psaumes de Kamel Daoud
Souad Ait Dahmane
Souad Ait Dahmane est maître de conférences à l’université Alger 2 Bouzaréah. Elle a écrit entre autres :
- Désir de vie, folie et volonté de savoir dans Moze de Zahia Rahmani, paru dans la revue Aleph 2023
- Les mythes du Minotaure, du labyrinthe et des sirènes. Dans Tombéza de Rachid Mimouni, paru dans Insaniyat, revue algérienne d’anthropologie et de sciences sociales 2018.
Histoires d'îles : Les intellectuels antillais et l'Algérie
Mourad Yelles
18 et 25 mai & 1 et 8 juin 2023 à 18h00
Cycle de conférences sur la préhistoire (avec des chercheurs du CNRPAH)
L’Algérie préhistorique, nouvelles recherches et nouvelles interprétations
Résumé :
Depuis ces deux dernières décennies, les recherches en archéologie préhistorique ont connues un essor significatif ayant permis de renouveler nos connaissances et d’établir de nouvelles interprétations sur les communautés préhistoriques et protohistoriques, leurs modes de vie et leurs capacités cognitives. Cette « Pré » histoire de l’Algérie qui débute, il y’ a déjà 2,4 millions d’années, ne cessera de connaître des changements et des transformations culturels et comportementaux, dont les principaux marqueurs seront dévoilés et présentés au cours de ce cycle de conférences sur l’Algérie préhistorique, présenté par des chercheurs Algériens du Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques (Alger)
Programme :
18 mai 2023 à 18h00 : Dr. Razika CHELLI CHEHEB
Début de la culture matérielle en Algérie, origine et évolution
Résumé :
Les scientifiques ont longtemps cru que les premiers hominidés et leur culture matérielle provenaient du Rift Est Africain. Cependant, les nouvelles découvertes en Algérie, à Aïn Boucherit (Sétif), changent quelque peu notre perception de la chronologie et de la diffusion de la première technologie en pierre à travers l’Afrique et l’Europe. Les recherches pluridisciplinaires conduites dans ce site ont permis d’apporter de pertinents éléments de réponses aux questionnements liés aux premiers habitants d’Algérie, notamment les premiers outils en pierre qu’ils utilisèrent, le climat, l’environnement et leur interaction avec le couvert végétale et faunistique, et leur régime alimentaire. Notre présentation s’attellera à faire connaitre au grand publique dans son ensemble les débuts de l’histoire de la culture matérielle de notre pays.
25 mai 2023 à 18h00 : Dr. Louiza AOUDIA
Un implant dentaire, un masque humain et des funérailles aux temps préhistoriques : Pour un décryptage de l’implant dentaire de Faïd Souar II (Oum El Bouaghi, Est Algérie) par le moyen de l’étude des archives de fouille et des restes humain
Résumé :
Ce crâne de faïd Souar, attribué à la culture capsienne (10000 et 7500 cal BP), a fait l’objet de modifications impressionnantes qui lui ont valu la dénomination de « masque ou crâne trophée ». Mais ce qu’il présente de plus spectaculaire est sans nul doute le fait qu’il porte le plus vieil implant dentaire de l’histoire de l’humanité. L’histoire post-mortem de la tête humaine à l’origine de ce « masque » est des plus complexes. Des chasseurs-cueilleurs épipaléolithiques ont ainsi prélevé une tête sur un cadavre, pour la transformer via une série de modifications techniques, impliquant comme étape finale un surmodelage de la face. Une fois cette première étape de modification achevée, le « masque » fut redéposé dans une sépulture contenant une partie du corps du défunt.
01 juin 2023 à 18h00 : Dr. Souhila MERZOUG
Du chasseur à l’éleveur : aux origines de la domestication animale en Algérie préhistorique.
Résumé :
La domestication animale est l’une des étapes majeures de l’évolution des comportements humains du fait que ce processus marque le passage d’une économie basée sur la prédation vers une économie de production. Pour les chercheurs préhistoriens, l’avènement de ce processus en Algérie, ainsi que la mise en place des systèmes de production et du mode de vie pastoral, constituent l’une des problématiques phares de la Préhistoire algérienne. Au cours de cette conférence, nous exposerons les résultats des nouvelles recherches ayant contribuées à mieux documenter l’apparition des marqueurs de la domestication.
08 juin 2023 à 18h00 : Dr. Smail IDDIR
Les monuments funéraires préhistoriques et historiques de l’Algérie : typologie, répartition géographique.
Résumé :
Les monuments funéraires de l’Afrique du Nord en général et de l’Algérie en particulier sont nombreux et variés. Leur distribution géographique est inégale et montre des territoires appropriés. Certains ont une large diffusion et d’autres sont circonscrits. Ces architectures montrent de nouvelles coutumes funéraires avec l’inhumation des morts en dehors des habitats témoignant ainsi de la séparation entre le monde des morts et celui des vivants. L’étude de ces monuments funéraires nécessite des outils et une méthodologie pour pouvoir les définir, les situer dans le temps, les répertorier et les classifier.
Rencontre avec le peintre Aïssa Boudechiche
Mercredi 17 mai 2023
10h00 à 16h00 : Exposition et démonstration de techniques de peintures
18h00 : Conférence sur les artistes peintres de la région de Laghouat et leurs devanciers
Jeudi 18 mai 2023
10h00 à 16h00 : Exposition et démonstration de techniques de peintures
Aïssa Boudechiche est un artiste autodidacte, né à Constantine. Il a grandi dans la wilaya de Laghouat où il a fait ses premiers pas dans le monde de l’art. Il a commencé à peindre en 2008. Il a participé à plusieurs salons régionaux, nationaux et internationaux. Il a exposé en France, en Tunisie et dans plusieurs structures culturelles en Algérie. Il a participé au festival Raconte-Arts. Il utilise différentes techniques pour peindre. Sa philosophie artistique est : Le soleil c’est les couleurs, puis la forme, afin de préserver notre patrimoine.
A travers son regard d’artiste, Aïssa Boudechiche nous fait visiter le soleil et les couleurs de Laghouat. Il nous fait un aperçu sur des lieux touristiques qui sont une des sources d’inspiration pour nombres d’artistiques de la région. Il nous fait voir aussi des artistiques étrangers qui ont marqué la région de Laghouat. Il nous présente enfin ses maitres artistiques et leurs philosophies.
Les bienfaits de la musique sur la santé
Mouloud Ounnoughene
Suivie d’une vente dédicace de son dernier livre « La musique autrement, de la note à la thérapie »
DOC' MUSIC !
Par Belkacem Ahcene-Djaballah
* La musique autrement. De la note à la thérapie. Essai du Dr Mouloud Ounnoughene. Editions Dar Khettab, Alger 2022, 143 pages, 750 dinars
Dans cet ouvrage, l'auteur doublement spécialiste (médecin et musicien) ne se suffit pas ou ne se limite pas aux connaissances générales pour aborder la chose musicale, tentant (et réussissant) à nous la présenter dans sa dimension scientifique. Sous toutes ses coutures... techniques et sensitives. De tous horizons et de tous temps. De ce fait, il convoque de très grands noms de la pensée : Nietzsche, Richard Brown (médecin), Platon et Pythagore, Avicenne, la chanteuse Azzat el Maalia (décédée en 733), le poète Omar Ibn Abderrahmane, l'Empereur indien Bharata, le moine italien Guy d'Arezzo, Al Maïmoun, Ishaq el Mawsili, Al Kindi, Al Farabi, l'historien romain Dion Cassius, Debussy, Théodore Reinach, Ahmed Tifachi de Gafsa, Thomas Shaw, El Ouancharissi, Ziryab et d'autres et d'autres.
La conclusion de l'auteur est claire et sans appel : «La musique est douée d'une puissance immanente. En effet, elle présente une compétence cognitive qui mobilise plusieurs régions de notre cerveau. L'écoute et la pratique musicales sont susceptibles de «remodeler» le cerveau en créant de nouvelles connexions nerveuses et en modifiant ainsi la structure et la fonction du cortex». Elle est aussi porteuse de beaucoup d'espoirs en les améliorations des capacités intellectuelles de celles et ceux qui l'écoutent, l'apprécient et ou la pratiquent. D'autant qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre, apprécier ou découvrir la passion de la musique. Avis aux concernés et intéressés ! Sans limites d'âge. Et, avec la floraison des écoles et d'associations de musique, tout est (encore) possible.
L'Auteur : Docteur en médecine, neurochirurgien, musicien, ancien producteur et animateur d'émissions radiophoniques sur les musiques du monde. Ayant produit (avec son groupe Massin's) un album de fusions musicales. Passionné par les effets de la musique sur les cerveaux. Déjà auteur d'un ouvrage sur les «Influences de la musique sur le comportement humain» et spécialiste de l'œuvre d'Iguerbouchène.
Extraits : «Les instruments à vent ont une grande symbolique, c'est le souffle de la vie, ce qui sort de soi, l'allusion est faite précisément au ney, qui représente par excellence l'instrument des soufis» (p 30), «Par sa robustesse neuronale, la musique déconstruit, remue, étire et provoque un remodelage cérébral inimaginable» (p 35), «Dès le neuvième siècle, les Arabes possédaient des unités hospitalières où l'on distillait de la musique afin d'apaiser les conflits psychiques inhérents aux maladies mentales» (p62), «La musique est un espéranto d'émotions qui agit comme un révélateur de nos états d'âme enfouis» (p 129).
Avis : Un livre qui n'est pas seulement destiné aux «fous» de musique, aux musicologues et aux spécialistes qui doivent et/ou veulent se servir de la musique pour susciter des vocations, encourager les volontés ou pour guérir leurs patients... mais aussi et surtout, je crois, à toutes celles et tous ceux qui veulent découvrir (ou tout simplement comprendre) le monde des «sens» à travers et grâce à la musique. Pas facile à lire mais d'une lecture très utile, entre autres, aux parents.
Citations : «Sans la musique, la vie serait une erreur» (Nietzsche cité, p 7), «Viendra-t-il le jour où à chaque fêlure de notre âme, nous prescririons une harmonie musicale, du genre pharmacopée» (p 15), «En définitive, la musique participe à l'expression globale de l'être humain et s'avère être un révélateur d'émotions enfouies» (p 30), «La perfection des arts théoriques et pratiques est l'un des sens de la sagesse» (p 64), «La musique a toujours accompagné et rythmé le labeur de l'homme, elle crée une dynamique impulsive et répétitive qui facilite le mouvement «(p 75), «La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie» (Beethoven cité p 129).
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5320489#:~:text=pas%20ou%20ne-,se,-limite%20pas%20aux
https://www.lesoirdalgerie.com/tendances/mouloud-ounoughene-de-la-musique-a-la-medecine-76368
https://www.horizons.dz/dr-mouloud-ounnoughene-neurochirurgien-ancien-professeur-de-piano-la-musique-embaume-les-felures-de-lame/
https://www.lexpressiondz.com/culture/le-dr-ounnoughene-en-conference-ce-jeudi-364179
https://www.jeune-independant.net/tizi-ouzou-debat-autour-de-la-musicotherapie/
Rencontre autour de l’œuvre artistique de J-J. Deluz
Courts-métrages, tableaux, objets
Karim Boukhenfouf, architecte
Mourad Bouzar, historien de l’art
L’exposition « Deluz. L’œuvre d’une vie » est une occasion unique de découvrir une dimension méconnue du plus algérien des architectes suisses. Pour la seconde fois en Algérie, sont rassemblés les gouaches, les estampes et les films d’animation que Jean-Jacques Deluz (1930-2009) réalise à Alger entre 1957 et 2009, parallèlement à ses activités d’architecte et d’enseignant.
À travers plus d’une trentaine d’œuvres, l’exposition propose une plongée dans l’imaginaire d’un artiste demeuré volontairement dans l’ombre de l’architecte. Deux aspects essentiels semblent caractériser un œuvre plastique ambivalent : le premier, évident, correspond au courant surréaliste dans lequel la production artistique de l’architecte s’inscrit par la picturalité́ autant que par le processus. Le second, sous-jacent, secret même, mais clair pour qui sait voir, renvoie immanquablement à son parcours professionnel et de vie. Si le premier aspect est immanent et nous ramène aux premières influences lausannoises et parisiennes, le second est transcendant et nous transporte dans le moi profond de l’artiste, être sensible et torturé, confronté à la réalité́. Soulignant cette dualité, l’acte de création picturale chez Deluz semble détaché de la puissance objective et synthétique de l’architecture et viserait plutôt à encourager l’imagination dans un rapport tendu entre le rêve et la réalité. L’exposition invite ainsi à sillonner cet univers onirique à la recherche de passerelles s’étendant dans la réalité d’un parcours d’architecte en situation d’exil ; tout particulièrement pour celles et ceux qui l’ont connu ou qui l’ont lu.
Mourad Bouzar
Docteur en Histoire de l’art
Commissaire de l’exposition
Claude Bouiller: une femme d’exception au service des algériennes :
De l’Ashram de Bou-Sâada à la maison des étudiantes d’Alger
Barkahoum Ferhati (anthropologue)
Récupérer et Recadrer les musées algériens pendant les années postindépendance
Caroline Angle Maguire
Présentation d’ouvrage « L’Église et les chrétiens dans l’Algérie indépendante. Études et Témoignages » Jean-Robert Henry et Abderrahmane Moussaoui Karthala, 2020, 490 pages.
Barkahoum Ferhati (anthropologue)
Abderrahmane Moussaoui (anthropologue)
Une équipe composée de chercheurs algériens et français ainsi que d’acteurs religieux analyse l’histoire de l’Église dans l’Algérie indépendante, en privilégiant les dimensions humaines et intellectuelles – voire spirituelles – du processus de sortie de guerre et de reconstruction de la paix. L’Église d’Algérie est un des lieux où ce processus s’est joué depuis soixante ans, dans des circonstances parfois dramatiques. Ont été rencontrés à l’occasion de cette recherche des dizaines de femmes et hommes, religieux ou laïcs, qui ont accepté de témoigner sur l’action accomplie en Algérie au sein de l’Église. Placés face aux mêmes défis, ils sont représentatifs d’une génération plus sensible à la présence, à la rencontre et au dialogue qu’au prosélytisme. Le corpus considérable d’entretiens recueillis constitue le socle d’une recherche d’histoire orale à laquelle la seconde partie de l’ouvrage « Voix et voies » est entièrement consacrée. La première partie dresse le cadre. Elle comporte une série d’études et de documents sur l’Église algérienne contemporaine : son inscription dans une histoire, ses évolutions doctrinales, son action culturelle, son action scolaire jusqu’à la nationalisation de 1976, son rayonnement international, le rapport à l’État algérien. La troisième partie est centrée sur des « Figures » : celles de trois évêques décédés, celles de protestants qui ont travaillé étroitement avec l’Église, et enfin celles des religieuses et religieux que leur assassinat dans les années 1990 puis leur béatification en décembre 2018 à Oran ont fait sortir de l’ombre. La société algérienne a beaucoup changé depuis un demi-siècle ; l’Église algérienne de 2019 n’est plus celle de 1962. Mais tout précaire que soit son avenir, elle reste, comme dit Jean Toussaint, « un laboratoire où s’est inventée [...] une façon d’être chrétien en situation totalement minoritaire ».
Jean-Robert Henry (https://www.iremam.cnrs.fr/node/35) est directeur de recherche honoraire au CNRS, associé à l’IREMAM (CNRS AMU) et Abderrahmane Moussaoui est professeur en anthropologie à l’Université Lyon 2.
Rencontre littéraire « Poésie innée et
dite »
Ahmed Mebarki
Nous nous sommes suggérés à partir d’une illusion sonore, que nous pouvons appeler « Paréiodolie auditive », à « anatomiser », au sens vrai du terme, le vocable inédite en le rapportant à la poésie (au féminin singulier) ; nous y avons décelé deux autres adjectifs d’une ampleur insoupçonnable : « innée » et « dite ». La poésie inédite se vertèbre alors sous un intitulé subtil et révélateur : « La poésie innée et dite ». Ainsi, l’« alchimie poétique » s’opère et prend une tournure à la fois lyrique, esthétique, métaphysique voire mystique.
La poésie est par essence une cosmogonie à elle seule, mouvante et féconde dans la constance. Nous supposons qu’elle est innée dans l’absolu depuis que l’Homme parle et apprécie la dimension du sens des mots, non seulement, mais aussi leurs musicalités, leurs sonorités, leurs prosodies et leurs effets synesthésiques et émotionnels et même cathartiques.
Le vaisseau nourricier de cette genèse ou de cette nativité est révélée par le mot latin « nativus » (étymologie du terme inné), qui n’est autre que la parole poétique ensemençant l’intemporel. Ainsi, « La poésie innée et dite » traduit en filigrane : « Au commencement était la parole poétique ».
Projection - débat
Le Hawfî. Chants et traditions des femmes de Tlemcen
Mourad Yelles
Mourad Yelles, a enseigné les littératures françaises et francophones à l’université d’Alger. Spécialiste de la tradition orale maghrébine, il a publié Le Hawfi.
Poésie féminine et tradition orale au Maghreb (Alger, OPU, 1990) et Les Miroirs de Janus Littératures orales et écritures
postcoloniales (Alger, OPU 2002), Les Fantômes de l’identité. Histoire culturelle et imaginaires algériens (Alger, ANEP, 2004)
ainsi que de nombreuses études en anthropologie culturelle et en littérature comparée. Il est actuellement professeur des universités à l’INALCO en littératures maghrébines et
comparées.
L'écriture romanesque ou comment l’imaginaire conjure le réel pour un monde de valeurs
Ahmed Benzelikha
Ahmed Benzelikha, né à Constantine en 1967, linguiste et financier, spécialiste en communication, diplômé des universités de Constantine et de Montpellier, écrivain, journaliste, enseignant universitaire, cadre supérieur, membre de l'Unesco, conférencier et expert en digital, Ahmed Benzelikha est l'auteur de nombreux livres, dont plusieurs romans, aux thématiques diverses. Son dernier ouvrage est "Les Dupes", paru en 2021, défendant un monde de valeurs face à la déshumanisation
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